vendredi 9 novembre 2012

Way to democratie

Clémentine a eu droit à un beau cadeau l'autre jour,sans doute son plus beau depuis le début de notre aventure ensemble. Elle est très fière de porter haut depuis quelques jours les couleurs de la NLD,la National League for Democracy le parti politique fondé par Aung San Suu Kyi,prix Nobel de la paix et symbole mondialement connu de la lutte pour la liberté et la paix.

Évidemment ce n'est qu'un symbole,mais c'est pierre par pierre que la démocratie continue de se construire en Birmanie et Clémentine et moi sommes fière d'y avoir apporté notre modeste contribution.
Voyager dans un pays comme la Birmanie se fait de façon différente vu le contexte politique, il faut faire attention à la manière dont on dépense son argent, minimalisé la part de son budget qui va au régime et à l'opposé évidemment, maximalisé la part qui va directement aux locaux.
Et malheureusement, il y a encore pas mal de choses qui vont au gouvernement, notamment les billets de trains, certains hôtels et restaurants (heureusement les plus luxueux, pas ceux que je fréquente) et aussi des droits d'entrées sur les principaux sites touristiques. A tel point qu'en 1995, la NLD a appelé la communauté internationale à boycotter le pays car il craignait que le tourisme soit une source de revenue financier pour la junte gouvernemental.

Néanmoins, en 2010, la NLD a officiellement levé ce boycott et encourage aujourd'hui vivement les voyageurs et touristes indépendants qui sont conscient de l'enjeu politique et social dans le pays (contrairement au groupes et aux "tours" dont pratiquement tout l'argent va au gouvernement) à visité la Birmanie. Car aujourd'hui le tourisme facilite le contact entre les birmans et le reste du monde, ils voient qu'ils ne sont pas oubliés, que des gens sont heureux de découvrir et de s'intéresser à leurs cultures, et que l'on va ramener avec nous des photos et des histoires à raconter qui vont contribuer à tenir informer le monde extérieur de ce qui se passe à l'intérieur du pays.

Je n'ai été confronté qu'une seule fois à la difficile réalité de ce que peuvent vivre les locaux: il y a quelques jours j'ai assisté à un festival dans une petite ville, il y avait énormément de monde, chacun chantait et dansait dans les rues, notamment autour de la scène principale où se déroulaient des danses traditionnels et diverses autre choses.
En face de la scène se trouvait une estrade avec des officiels du coin et des militaires, ce qui n'empêchait pas les gens de s'amuser, bien au contraire, la fête battait son plein! J'était à ce moment là avec 2 potes et nous nous trouvions un peu sur le coté, et étant un peu plus grand que la moyenne local, nous avions une très bonne vue sur le spectacle. A un moment un type en chemise et pantalon vint nous voir avec un sourire jusqu'au oreilles et nous invite gentiment et poliment à le suivre car il aurait une meilleure place pour nous. Il nous amène jusqu'à l'estrade et dit deux mots aux policier qui font dégager manu militari tout les gens qui sont assis sur l'escalier pour que nous, touristes (et donc forcément plus important) puissions nous asseoir et avoir une bonne vue. Le tout en moins d'une minute!
Evidement le sentiment de malaise est énorme à ce moment là car nous n'avions rien demandé et étions maintenant assis à trois sur un escalier où était assis une vingtaine de personnes deux minutes plus tôt. Les gens nous fixaient, sachant très bien que ce n'était pas de notre faute, et le policier nous fit de grand sourires et attendait les nôtres en retour en reconnaissance de sa gratitude de nous avoir fait de la place………Le malaise étant trop grand, nous sommes partis 5min plus tard et avons inviter les gens à se rasseoir du même coup.
Ce n'est pas grand chose mais c'est à ce moment là que vous réaliser que mine de rien vous êtes en Birmanie, et que, quand un policier ou un militaire lève le ton, les gens s'exécutent…..
Fort heureusement ce cas est resté unique et isolé, et pour tout vous dire je ne vois presque pas de policier ou de militaires au quotidien. Sûrement le preuve que les choses sont entrain de changer et que le pays opère sa révolution.

Les prochaines élections générales auront lieu en 2015, et tout les gens avec qui j'ai pu un peu discuter de politique m'ont affirmé qu'il est pratiquement certain que la NLD arrivera au pouvoir à ce moment là. Tout le monde regarde donc avec espoir et impatiente vers l'avenir qui promet d'être radieux, au moins autant que les sourires sur les visages birmans, car je ne vous l'ai pas encore dit, mais les gens ici sont sans doute les plus souriants, chaleureux, gentils, et accueillants que j'ai pus rencontrer durant mon voyage

1 commentaire:

  1. Très bon article, qui retranscrit bien le malaise que vous avez dû ressentir à ce moment, et qui représente bien le climat actuel birman.

    RépondreSupprimer